Billet d'humeur : La solidarité ? Aux autres de commencer ?
Publié par      07/04/2020 11:17:23    Commentaires 0
Billet d'humeur : La solidarité ? Aux autres de commencer ?

Le moment que le monde est en train de vivre est terrible, historique. Pour la plupart d’entre nous, c’était inimaginable. Le milieu du jeu de société, comme bien d'autres secteurs, doit s'adapter. Les temps sont durs. Les réactions aussi, parfois…

Entre amertume et confiance, billet d'humeur d'un chef d'entreprise en temps de confinement.


Pari solidaire

Comme tout le monde, les circonstance ont obligé Atalia à prendre des décisions difficiles : continuer à livrer ou pas ? passer ses salariés en chômage partiel ? stopper le recrutement en cours ?

Vis à vis de nos clients, nous avons pris le parti de la solidarité : 

Dès l’annonce du confinement, Atalia a mis en place deux mesures : 

  • proposer à ses clients des rallonges des délais de paiement,

  • suspendre toutes les nouvelles sorties, afin de ne pas pénaliser les clients qui ne font pas de vente par correspondance. 


On ne mesure pas toujours la valeur des efforts consentis par les autres

Au milieu de toutes les réactions positives et reconnaissantes, se détachent quelques unes plus décevantes : "Vu que je n'ai pas de CA sur cette période, je n'aurai pas plus d'argent au 30 avril qu'au 30 mars !" nous a ainsi répondu un gérant de boutique sollicitant un paiement à 30 jours après la fin de confinement. J'aimerais bien qu'Atalia ait la trésorerie pour permettre un tel délai ! Cela serait faisable si, à notre tour, on pouvait demander la même chose à nos propres fournisseurs. Malheureusement, le poste de coûts le plus important d'un distributeur est l’achat de son stock de jeux, et cela se paie en grosse partie à l’avance. Le report des sorties des nouveautés représente par conséquent un gros effort pour Atalia, car cela rallonge l’immobilisation de notre trésorerie.

Double déception. Notre initiative n'apparaît pas aussi pertinente que nous le pensions, en tout cas pas pour tous nos interlocuteurs. Et certains ne semblent pas avoir conscience de ce que cela nous coûte...


Charité bien ordonnée commence par soi-même

« Vous savez, on a dû fermer tous nos magasins... » a argumenté un autre de nos clients, acheteur de GSS, annulant une commande déjà en cours d’acheminement et refusant tout compromis pour prendre en charge les frais occasionnés. Rude. Comme si, pour une petite structure comme la nôtre, dont la plupart des clients sont fermés, la situation était plus facile !

Aucune discussion n'a par ailleurs été possible avec les transporteurs, qui facturent tout retour ou stockage dus aux impossibilités de livrer. Nous comprenons que ces transports "pour rien" ont un coût, mais nous les subissons aussi, de même que le destinataire, absent malgré lui. Dur, là encore. 

Nous aurions apprécié que la décision ne soit pas unilatérale…


Positivons !

J'essaye cependant de ne pas m'arrêter à ces quelques déceptions… Heureusement, des initiatives louables m'y encouragent :  

Le Groupement des Boutiques Ludiques invite ses membres dont la trésorerie est suffisante à laisser les fournisseurs concentrer les aides consenties vers les boutiques les plus en besoin. Plusieurs boutiques ont ainsi décliné notre offre de report de paiement, nous demandant d'en faire bénéficier un de leurs confrères. 

Solidaire également, l'Union des Éditeurs de Jeux a élargi son pôle d'échanges et de conseils à la plupart des professionnels du milieu pour centraliser toutes les informations autour des problématiques économiques, administratives et logistiques liées à la situation.


Et dans un périmètre allant au delà de l’univers ludique, le site https://soutien-commercants-artisans.fr/ propose de commander des bons d’achats, à payer maintenant et à dépenser à la réouverture des commerces et jusqu’à fin 2020. Déjà plusieurs boutiques ludiques qui ne peuvent ou ne souhaitent pas organiser des livraisons s’y sont déjà inscrites et peuvent être ainsi aidées par leur clients habituels.
À ce jour, vous pouvez commander des bons d’achats à :
Rocambole à Lille, À qui de jouer à Vallet, Sur la route du jeu à Sainte-Pazanne, Les Ludovores à Palaiseau, Lord of Pop à Rennes, Les jeux facétieux à Cherbourg, L’Île à Jeux aux Lilas, Cinegoodies à Noisy Le Grand, Toy Toy’s à Aix en Provence, La Récréation à Paris, Les Balivernes à Lorient et Jeux Bouquine à Laval...


Alors, même si certaines réactions sont déprimantes, d'autres mettent du baume au cœur et il y a de quoi voir les choses de façon optimiste. Je suis persuadé que ces initiatives positives prendront largement le dessus. Le monde va mieux quand on s'intéresse aux problèmes des autres et qu'on se montre solidaire !

Bon courage à tous, faites attention à vous et aux autres et à bientôt.

Ludiquement,
Cesare Mainardi

Commentaires

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour poster des commentaires