Le marché du monde du jeu de société évolue rapidement et nous évoluons avec lui. Les ventes augmentent, car, d’une part, le jeu se démocratise (nous l'évoquions ici) et, d’autre part, il y a de plus en plus de jeux qui sortent. Rien qu’au salon d’Essen, cette année, on parle de pas moins de 1 600 nouveautés présentées ! Un jeu n’a que quelques semaines pour se faire remarquer avant d’être éclipsé par de nouvelles sorties. Si l’intérêt des joueurs et des professionnels n’a pas été immédiatement soulevé, il est déjà trop tard, ils n’y accorderont que peu d’attention.
Dans ce contexte, les détaillants doivent faire des choix difficiles pour sélectionner les jeux à prendre en stock. Les boutiques n’ont plus la possibilité de connaître toutes les nouveautés. Et sans les connaître, difficile de les conseiller à leur clientèle ! Elles n’ont pas la place ni la trésorerie pour tout commander. D’autant plus qu’il n’y a pas que les nouveautés à garder : personne n’envisage de se priver de best-sellers comme Magic Maze ou Nom d’un renard uniquement pour faire de la place aux nouvelles sorties !
Pour aider les ludicaires dans leur choix, nos responsables de clientèle, Sandrine et Hélène, se déplacent régulièrement pour présenter les jeux disponibles. Et, quand elles disposent d’échantillons, elles en profitent aussi pour leur montrer ceux à paraître. Car on ne peut pas aller voir chaque boutique à l’occasion de chaque sortie ! C’est pourquoi, depuis un moment, nous insistons auprès de nos partenaires éditeurs pour qu’ils nous fournissent des boîtes de démonstration bien avant la sortie du jeu. Vis-à-vis des grandes surfaces spécialisées ou du Groupement des Boutiques Ludiques, l’avance avec laquelle nous avons besoin d’échantillons est encore plus importante, car leurs catalogues se préparent plusieurs mois auparavant, et ils ne peuvent pas prendre le risque d’y faire figurer un jeu qu’ils ne connaissent pas.
Parfois, quelques cartes dans une boîte bricolée en papier suffisent pour que les professionnels se fassent une juste idée de ce que sera le produit définitif.
La quantité impressionnante de nouveautés n’impacte pas que les vendeurs, mais aussi les nombreux sites d’information ludique. Pour ceux dont c’est la profession, les délais pour publier leur article ou leur vidéo sur un jeu augmentent constamment. Ceux qui font cela par passion doivent, eux aussi, se montrer de plus en plus sélectifs, car ils ne peuvent pas tout essayer.
Ainsi, par exemple, bien avant la disponibilité de Punto en juillet, nous avions commandé plusieurs boîtes de la version originale. La presse a reçu ces exemplaires suffisamment en avance pour pouvoir se faire une opinion et la diffuser. De sorte qu'au moment de la sortie officielle les ludicaires et les joueurs en avaient déjà entendu parler. Grâce à cela, Punto a trouvé son public, et ce, très rapidement. Nous nous préparons à faire de même pour City Blox, à paraître en avril.`
À gauche, la version originale, à droite, la version française.
Quand une VO n’existe pas encore, nous sensibilisons nos éditeurs pour qu’ils prévoient des prétirages ou du prototypage. Certes, c'est très cher, mais, en plus d’identifier d’éventuelles améliorations avant la production, cela nous permet de bien communiquer en amont. Finalement, ces coûts sont compensés par des ventes satisfaisantes.
Cerise sur le gâteau, pour ces pros passionnés de jeu, c'est un vrai plaisir d'avoir accès à des avant-premières !
1Commentaires
Tout à fait d'accord ... sous un autre angle (je radote), que les éditeurs pensent aussi au travail de promotion, de visibilité sur les nouveautés que font les ludothèques !!!!